Y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !

Hello,

J’ai toujours dit ne pas être fan des cross et des récits de vol, me voilà bien embêté maintenant que j’ai fait mon premier vol dans les Alpes, je pourrais même dire à la montagne tout court. Puis Marion m'a motivé à écrire Smile

, alors je me suis lancé.
Depuis mes deux stages dans les Vosges en 2017 et 2018, avec 4 ploufs pour valider le brevet initial, je n’ai connu presque que le ciel angevin sous mon aile, avec je crois au mieux 2 vols de 45min au treuil.

Le premier jour des 3 passés autour du lac d’Annecy, je commence par un vol en Biplace avec Thomas. Ensuite je prends ma voile pour faire un petit vol solo jusqu’au rocher du roux avant que le vent ne se renforce. Belle découverte, premiers thermiques enroulés à la montagne, ça fait plaisir ces nouvelles sensations, et je me sens à l’aise sous ma petite Susi dans ces conditions.

La préparation :
Le soir, Thomas, Bertrand et Dom’ annoncent qu’ils iront le lendemain à la Sambuy faire un 100kms, mais de mon côté, je dois prévoir un vol à mon niveau. On évoque alors le petit tour du lac d’Annecy, ça me semble un challenge sympa. Les gars se lancent dans une explication du parcours à l’aide d’une carte en 3D, j’enregistre beaucoup d’informations, puis j’appelle mon frère qui complète le tout avec d’autres précieuses informations pour mettre toutes les chances de mon côté. J’ai compris pendant le vol l’importance de toute cette préparation pour sa réussite !

Le vol :
Le jour J, on se retrouve au déco avec David R. On observe attentivement l’évolution des conditions aérologiques à partir de 12h30, pour finalement se décider à décoller à 14h30. On joue la carte de la prudence en décollant un peu tard car notre projet de vol le permet. C’est quand même rassurant de voir tous les fusibles avant nous.

Ça y est, c’est parti ! Je décolle de la Forclaz, puis rapidement je trouve un thermique qui me monte à 1900m au rocher du roux. Ça donne la banane, le vol commence bien ! Puis je me fais dégueuler d’un coup de 400m sans rien voir venir. Je décide alors de retourner vers le déco sous le premier thermique connu. Un rapace me file un sacré coup de main pour enrouler jusque 2000m. Je repars avec du gaz vers le rocher du roux, puis direction le lanfonnet. Je me rends compte après coup que j’aurai pu directement filer au lanfonnet avec mon premier thermique. Pas grave, c’est le métier qui rentre, et je découvre aussi en direct les capacités de ma Susi en transition.

J’entends à la radio que David arrive à la Tournette, et que Dom’, Bertrand et Thomas sont sur le point d’y arriver. J’hésite un instant à les rejoindre, puis je me décide rapidement à tenir mon plan de vol pour boucler ce petit tour du lac quoi qu’il arrive et file alors directement vers les dents de lanfon en refaisant un peu de gaz au passage. Là, c’est la claque, le paysage est magnifique, je me régale ! Je bataille un peu pour retrouver 2000m d’altitude, sachant que mon objectif d’altitude mini avant la traversée du lac est de 2200m. Arrivée à 2200m, ça monte encore, et je ne me sens pas serein de traverser avec ma Susi en démarrant à cette altitude. J’arrive à atteindre 2450m, c’est le moment de se lancer. Je mets pleine bille sur le roc des boeufs, en prenant bien soin de faire une laisse de chien comme on me l’avait conseillé. Et là, c’est assez rigolo après coup, car dans ma tête je me dis : « tu es en transition, tu accélères à fond ». Je ne sais pas pourquoi j’avais ça en tête, mais je traverse tout le lac au 2ème barreau. Quel boulet, j’arrive à 950m d’altitude au roc des des boeufs, j’hallucine de la perte d’altitude, mais c’est suffisant pour raccrocher. En regardant la trace GPS, je constate que j’ai fais du -3.5 à 4m/s pendant tout ce temps là ! Aie. J’avais le sentiment que ma Susi dégrade beaucoup, mais quand j’ai raconté le vol à mon frère, il a bien rigolé en m’expliquant que j’ai juste dégradé ma finesse inutilement en accélérant, et que je n’étais pas en compétition, donc que j’aurai pu laissé glisser bras hauts et arriver plus haut. Une belle leçon de retenue, j’aurai pu optimiser toutes mes transitions sur ce cross en arrêtant de les passer au 2ème barreau. Mon vario bracelet n’indiquant pas les valeurs, je ne me rendais pas bien compte.

Au niveau du roc des boeufs, c’est le début d’une nouvelle aventure. Je bataille à essayer de dépasser 1300m pour pouvoir franchir la première ligne électrique. J’abandonne après 25min à insister, mentalement épuisé par ce vol de toutes les découvertes pour moi.
Je n’aurai pas osé franchir cette ligne électrique par peur de me retrouver bloqué dans la vallée si derrière elle je n’arrive pas à reprendre de l’altitude. Je prends la sage décision de rejoindre doussard avec un petit crochet par le lac pour m’éloigner un max de la zone sous le vent, mais toujours en accélérant au 2ème barreau Laughing

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Je me pose après 2h25 de vol, puis je me dis que pour une première expérience de vol montagne, c’est vraiment magique ce que je viens de vivre. Il m’a fallu ce vol pour me donner l’envie de crosser. Ce vol où j’ai pris du +6m/s sûrement pour la première fois en parapente, où j’ai pu profiter de l’expérience des plus aguerris pour la préparation, où j’ai pu me confronter aux limites de ma voile (et de ma sellette légère sur un long vol), aux limites de ma fatigue à insister même quand mes décisions étaient mauvaises et que je me retrouvais à devoir tout recommencer (prendre un thermique le perdre et repartir à zéro, ou alors ne pas tenter la transition alors que j’étais suffisamment haut…), ce vol où j’ai survolé des paysages magnifiques (ça change des champs à perte de vue !).

La réussite de ce vol, c'est essentiellement :
- la super préparation avec des parapentistes expérimentés
- les oiseaux guides en thermiques
- les autres voiles en l'air qui donnent beaucoup d'informations aussi

Les leçons que je retiens :
- je suis content d'avoir une voile safe adaptée à mon niveau, car dans les gros thermiques, je m'amuse plutôt que de me faire peur
- accélérer à fond, ça dégrade beaucoup ma finesse, même si c'est rigolo de se prend plein de vent dans la tête
- la préparation du vol, c'est essentiel pour se faire plaisir en l'air, et ça n'empêche pas de modifier les plans

J’ai découvert une facette du parapente que je ne connaissais pas Very Happy

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Y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! Captur15

Hello Charles,

Super récit, super balade et super expérience.
Félicitations
Ce n'est que le début ... Smile

Bravissimo !!!
On va pouvoir faire du cross de groupe à mon retour Very Happy

Bravo Charles ! Hâte de voler ensemble dans les montagnes !!

Salut Charles !

Merci pour ton partage et un grand bravo pour ce super vol

A bientôt !