Deux solutions :
La première : C'est de sortir du bocal de Chaudefonds par une journée comme samedi dernier (félicitations Stéphane).
La seconde : Le thermique en paramoteur moteur éteint c'est possible ! J'ai testé pour vous ce samedi au dessus de la Loire. Pour un deuxième vol, j'avoue que j'ai été gaté par les éléments. Le départ a été difficile à côté du chemin de treuillé de Brain sur l'Authion. La suite fut mémorable. J'ai volé une heure dont 20 minutes au moteur pour m'aider à monter. Arrivé à 500 m j'ai fait comme on a l'habitude de faire au treuil, j'ai, non pas largué mais, coupé le .... moteur ! Je descends tranquillement avec mon Epsilon en essayant de prendre un petit thermique. Au bout d'une demie heure de vol, je me dis que je vais bientôt poser car il est déjà 14h et j'ai dit à Caroline que je rentrerai au plus tard à 13h30 ! Je suis à ce moment là à 350 m sol moteur coupé et ma finesse ne me permet pas de rejoindre la voiture au bord du chemin. Il me reste une solution : tenter de trouver un bon thermique pour ensuite avoir assez de hauteur pour planer. Au bout de deux minutes j'entends mon vario qui bipe franchement, je me décide à enrouler. Les premiers tours sont difficiles car j'ai tendance à me faire éjecter du tube. J'arrive finalement à bien le centrer et c'est gagné. Le petit troupeau de vaches en contrebas me permet de me rendre compte de ma dérive et de l'altitude que je prends doucement mais sûrement. Je regarde mon vario. Il continue à chanter et il m'indique du +2 m/s intégré. De temps à autre je sens que le thermique me monte vraiment fort. C'est bon, je le tiens. Plus je monte et plus le thermique est large, régulier et facile à enrouler. J'ai même complètement oublié que j'avais les 20 kilos du moteur dans le dos. Le calme d'un moteur à l'arrêt m'a certainement aidé à l'oublier et à me concentrer sur la montée.
Le sol me parait de plus en plus éloigné et je me retrouve là ou j'avais pris mon premier vrai thermique au treuil en 2007 entouré par le vol de David qui allait déjà beaucoup plus vite que moi. Je me décide à enregistrer le vol sur le vario. A ma grande surprise je suis déjà à 1100 m d'altitude et la ville d'Angers qui me paraissait si grande et difficile à discerner en début de séance me semble tout à coup toute petite... Je continue à monter et je commence à me geler sérieusement dans mon blouson avec un T shirt trempé. (Il faut dire que j'ai passé près d'une heure à vouloir décoller car un départ sans vent ou avec un thermique qui déclenche devant ou derrière, n'est pas très facile à gérer en paramoteur. On transpire pas mal avec 20 kg à porter. Sans compter un gonflage face voile avec trop peu de vent et un plantage sur l'hélice à cause d'une motte de terre qui me fait trébucher en arrière. Je me retrouve porté par la cage et je suis obligé une nouvelle fois de me détacher pour ne pas resté planté là au milieu du champ (C'est vraiment risible). Heureusement pour moi l'hélice ne tournait pas... Tout aujourd'hui m'indiquait qu'il était plus prudent de renoncer et de rester au sol...). Les mains aussi ont froid malgré mes gants. Je mitraille la Loire avec mon appareil photo que j'avais pris au cas ou... C'est la première fois que je suis à la base d'un nuage et je monte même légèrement dedans. Je ne risque pas de me faire aspirer car il s'agit de gentils cumulus de printemps (même si certains sont plus sombres). Je ne me laisse pas tenter par un départ en direction du sud ouest car il ne me reste qu'un litre et demi d'essence et je n'ai aucune envie de me retrouver en panne sèche comme le week end dernier lors de ma première sortie paramoteur avec mon moniteur David Muzellec. Je suis au plafond à 1344 m et il est temps de penser à rentrer. Je prends la direction de la voiture qui est à 4 km devant moi avec un vent qui m'en éloigne à environ 20 km/h. J'avance doucement vers elle. Je me cale à l'avant de ma selette pour gagner quelques kilomètres heures et je pose au bout de 7 minutes de vol à 30 m de la voiture. Je suis ravi de ce deuxième vol de plaine en paramoteur. Quel plaisir d'avoir pu découvrir le paramoteur et de l'utiliser de la sorte. Les mesures prises par le vario sont étonnantes surtout pour celles prises au retour : Ascendance max : + 5m/s et Descendance max : - 6,8 m/s.
Ce vol restera un des plus beaux pour moi. Vivement le prochain. La Loire est si belle de là haut.
Encore merci à David et Sandrine de m'avoir donné le virus, même si, au départ, j'étais très réservé sur cette pratique du paramoteur que je pensais réservée à ceux qui n'ont que la passion du vol au moteur en opposition au vol libre. J'ai changé d'avis car si je continue à préférer le parapente, je pense qu'en plaine le paramoteur est vraiement complémentaire et nous aide à remplacer les montagnes au même titre que le treuil mais avec plus d'autonomie et de facilité. Je suis désolé d'avoir fait ce virage vers le paramoteur pour mes amis treuilleurs que j'apprécie et qui sont très courageux quand il s'agit de mettre en place une journée treuil comme j'ai pu le faire par le passé et auxquels je reviendrai m'associer de temps en temps. Le paramoteur me permet vraiment de voler plus d'une heure sur une séance de deux heures en comptant le temps du montage et du démontage du matériel. Pour l'activité treuil, on passe plus de temps à discuter et à échanger qu'à voler. C'est très sympa aussi !
Un forum a proposé un échange sur la pratique du thermique en paramoteur :
http://www.parapentiste.info/forum/autres-questions-techniques/le-paramoteur-comme-alternative-au-treuil-t12643.0.html . Le dernier commentaire est très intéressant.
A bientôt
Christophe